La ceinture noire est le plus haut niveau de compétence dans le judo. Pour l'obtenir, les judokas doivent non seulement maîtriser toutes les techniques du judo, mais aussi faire preuve d'une compréhension profonde des aspects philosophiques et éthiques du sport. Elle représente la perfection, l'humilité, et l'engagement constant envers l'amélioration personnelle et le respect des autres judokas. Obtenir la ceinture noire marque le début d'un nouveau chapitre dans le voyage du judoka, celui de l'enseignement et de la transmission des valeurs du judo aux générations futures.
Elle peut s'obtenir à partir de 15 ans minimum.
Depuis 2024, la Fédération Française de Judo a introduit plusieurs réformes importantes concernant les passages de grade, rendant ce parcours plus flexible tout en préservant l’exigence technique qui le caractérise.
Pour atteindre le grade de ceinture noire (1er dan), quatre unités de valeur (UV) doivent être validées :
UV1 – Kata, l'art de la forme : Traditionnellement, la maîtrise des katas est l’une des premières étapes du passage de la ceinture noire. Il s’agit de démontrer un ensemble de techniques codifiées, exécutées avec précision et en harmonie avec un partenaire. Jusqu’en 2024, il était obligatoire de valider cet UV avant de passer les autres épreuves. Cependant, cette exigence a été assouplie : les candidats peuvent désormais choisir de présenter cet UV quand ils le souhaitent, avant ou après les autres épreuves. Cette liberté nouvelle permet aux judokas d’organiser leur progression en fonction de leurs points forts et de leurs besoins.
UV2 – Techniques, démontrer sa polyvalence : L’UV2 consiste en une démonstration des techniques de judo, aussi bien en nage-waza (techniques de projection) qu’en ne-waza (techniques de sol). Pour l'obtention de ce grade, les techniques doivent être présentées en situation de déplacement pour le nage-waza, et en situation d’étude pour le ne-waza. La nouveauté ici est la suppression du tirage au sort des techniques à démontrer : les candidats doivent se préparer à exécuter celles demandées directement par le jury, selon une liste officielle révisée et simplifiée. Cela encourage une préparation plus complète et une plus grande spontanéité.
UV3 – Efficacité en combat, l'ultime test : Cet UV consiste à participer à des combats (shiai) et à cumuler des points en remportant des victoires face à d’autres judokas. Une des grandes réformes est la possibilité de se présenter à cet UV avant même d’avoir validé l’UV1 (kata), offrant ainsi plus de flexibilité dans l’organisation de la progression. Ce changement reflète une volonté de favoriser une approche plus personnalisée et moins linéaire du passage des grades.
L’objectif des Shiai : cumuler 100 points. Ce total peut être atteint au fil de plusieurs compétitions si tous les points ne sont pas gagnés en une seule fois. Dans les compétitions, les points sont attribués en fonction du résultat :
Victoire par ippon : 10 points. Un ippon est accordé pour une projection réussie (adversaire projeté sur le dos avec force et contrôle), une immobilisation de 20 secondes, ou une soumission (clé de bras ou étranglement).
Victoire par waza-ari : 7 points.
Défaite : Pas de points.
Un bonus significatif est accordé si le judoka remporte tous ses combats d'une compétition : 5 victoires consécutives, en effet si un judoka gagne les 5 combats de sa compétition il est automatiquement crédité des 100 points requis pour valider l'UV3, peu importe le nombre de points acquis dans chaque combat.
UV4 – Engagement personnel au service du judo : Cet UV valorise l'implication des judokas dans la vie du dojo ou de la communauté judo en général. Il peut s’agir, par exemple, de la participation à l'organisation de compétitions ou à des stages de commissaire sportif ou d’arbitrage. Cette dimension rappelle que la ceinture noire n'est pas seulement une récompense pour des compétences techniques, mais aussi pour un engagement éthique et social dans le monde du judo.
Parmi les autres évolutions majeures, il n'est plus nécessaire de porter la ceinture marron pendant une année entière avant de pouvoir se présenter aux épreuves du 1er dan. Cette réforme vise à accélérer le parcours des judokas qui sont prêts techniquement et physiquement à franchir cette étape. Néanmoins, l’âge minimum pour obtenir la ceinture noire reste fixé à 15 ans, garantissant que le judoka ait atteint une certaine maturité physique et mentale.